Lorsque vous êtes à la tête d’une entreprise, chaque seconde compte. Pour réussir, les PDG n’ont pas le temps de faire la causette lors de la pause déjeuner. Si ces responsables ont suffisamment d’expérience, analyser rapidement leurs futures recrues pour vérifier si elles disposent des bonnes compétences ou des bons traits de caractère ne leur posera probablement aucun problème.
En imaginant que leur temps ne suffise que pour une seule et unique question, voici une sélection des meilleures d’entre elles que des PDG poseraient :
Dara Richardson-Heron, ex-PDG de YWCA, pose toujours cette question aux personnes en recherche de poste, parce qu’elle pense que “les meilleurs éléments savent exactement qui ils sont”. Toutefois, Dara Richardson-Heron ne juge pas les personnes sur le mot qu’elles choisissent. Ce qui l’intéresse davantage, c’est comment elles se définissent. Les meilleurs candidats et candidates, explique-t-elle, prennent le temps de réfléchir au sens de la question avant d’y répondre.
Andrew Felev, PDG de Wrike, aime cette question, car elle permet de mesurer la curiosité et la soif d’apprendre des recrues potentielles. Il cherche à savoir si la personne en face de lui a appris quelque chose récemment et dans quelle mesure cela a pu représenter un défi. Il est persuadé que les meilleurs éléments essaient constamment d’apprendre de nouvelles choses sans que cela leur ait été imposé. À ses yeux, cela démontre un désir de se surpasser.
Dans son livre, “The Virgin Way: Everything I Know About Leadership”, Richard Branson, fondateur de Virgin Group, confie ne pas accorder trop de crédit à l’entretien d’embauche classique. Il est toujours important d’avoir un bon CV, écrit-il, “mais si on ne recrutait qu’en se basant sur ce qui y est écrit, on n’aurait pas besoin de perdre du temps à faire passer un entretien”. Il essaie de voir au-delà, de découvrir les choses qui passionnent les gens et qui n’ont pas nécessairement leur place dans un CV traditionnel.
Cette question est la préférée de Jon Sterling, cofondateur d’Interview Circuit, car elle est déstabilisante. On ne peut pas y répondre par une affirmation banale qui satisfera instantanément la personne menant l’entretien. Selon Jon Sterling, une personne à fort potentiel affirmera être disposée à persévérer aussi longtemps que nécessaire. Au contraire, les profils moins bons esquiveront la question en changeant de sujet ou en la détournant d’une quelconque manière.
Quand bien même cela pourrait sembler anodin, Deborah Bial, présidente de la Posse Foundation, est d’avis que ce sont les small talks qui révèlent comment se passera la collaboration avec la nouvelle recrue. Elle veut savoir ce que la personne pense, comment elle pense et comment elle exprime ce à quoi elle est en train de penser. Pour y parvenir facilement, il suffit de lancer une discussion sur un sujet ou sur un autre. “Je veux voir si la personne est intéressante, explique-t-elle, en plus de vérifier si elle sera efficace au travail.”
Penny Herscher, ex-PDG de First Rain, adore cette question, car elle l’aide selon elle à mesurer trois caractéristiques chez les personnes candidates : leur QI, leur intégrité et leur niveau d’énergie. En effet, elle pense que le QI, l’intégrité et l’énergie sont trois choses que l’on ne peut pas apprendre à quelqu’un. Ce qu’elle aime faire, c’est amener la personne en entretien sur un sujet pour ensuite la laisser parler et l’écouter.
Mitch Rothschild, fondateur de Vitals, choisirait de poser cette question car elle l’aide à identifier comment quelqu’un perçoit le monde qui l’entoure. Il explique que savoir si une personne est capable de provoquer le changement, ou si elle est plutôt du genre à laisser le changement se produire, en dit long sur sa personnalité. Comme Mitch Rothschild dirige une petite entreprise, il explique qu’il préfère toujours recruter des personnes capables de provoquer le changement.
Peter Thiel, cofondateur de PayPal et président de Clarium Capital, pose cette question car il recherche des personnes qui n’ont pas peur de dire ce qu’elles pensent. Cette question est excellente pour évaluer l’originalité de la réflexion de quelqu’un, dit-il, et pour mesurer son courage et sa capacité à s’exprimer dans une situation difficile. Là où beaucoup affirmeraient qu’il est simple de faire preuve d’originalité, Peter Thiel pense le contraire et estime qu’il s’agit d’un trait de caractère de grande valeur.
Lew Cirne de chez New Relic a recours à cette question pour découvrir ce qui passionne et ce qui fait la satisfaction de quelqu’un au travail. Il est persuadé que les personnes qui font ce qu’elles aiment sont plus performantes que les autres.
Richard Funess, directeur associé de Finn Partners, pose cette question car il apprécie le fait qu’il n’y a pas de bonne réponse. Au lieu de cela, dit-il, cette question nécessite une réponse créative. Quelle que soit cette dernière, elle révélera beaucoup de choses sur le caractère, l’imagination et l’inventivité de la personne. La réponse est toujours le début d’une histoire et, dans le monde d’aujourd’hui, être capable de raconter une histoire et de susciter des émotions est essentiel. En revanche, si la personne est sur la défensive ou prend trop de temps à répondre, cela peut être le signe qu’elle prend les choses trop au pied de la lettre, selon Richard Funess.
Au bout du compte, la chose importante à retenir est qu’il ne suffit pas de trouver les bonnes questions à poser lors d’un entretien : pour trouver le meilleur profil, il est également important d’apprendre à écouter et à interpréter correctement les réponses.